Dirt

Publié le 20 Novembre 2007

Dirt est, comme son nom l’indique, une série consacrée à la saleté. Au cours des treize épisodes de la première saison, elle en exhibe une quantité impressionnante. Au spectateur, de fabriquer son petit hit de la plus surprenante ou de la plus répugnante. Il est en tout cas difficile de s’arracher à la contemplation vaguement coupable de ce panier de crabes où tous les coups sont permis, voire encouragés, et sur lequel Dirt – titre du magazine people qui règne sans partage sur Hollywood – possède le meilleur point de vue.

Sa rédactrice en chef, Lucy Spiller, campée par une Courteney Cox au sommet de sa beauté vipérine, est une saleté de haut vol. Tyrannique avec un goût prononcé pour la torture mentale à l’égard sa rédaction, ignorant tout sentiment d’empathie envers les stars qu’elle ridiculise, elle est une sorte d’animal solitaire, un prédateur qui, au sommet de la chaîne alimentaire du show-business, élimine les plus faibles sans pitié. Toutefois, en comparaison avec ce qui l’entoure, Lucy Spiller est aussi une femme formidable, brillante et cultivée, dont l’ambition et la modernité laissent toujours planer un sentiment de crainte teinté d’admiration. Et puis, comme elle le laisse entendre dans l’ouverture admirable de cynisme du pilote, ce ramassis de drogués, ignorants et autres paumés cupides qu’elle observe depuis son joli fauteuil de cuir ne méritent pas mieux que le torrent de boue qu’elle leur réserve : «Ils savent bien que chaque mot écrit dans mon magazine est la pure vérité.»

En dépit de la galerie de portraits croustillante à travers laquelle il n’est pas compliqué de repérer des traits communs avec certaines vedettes (un Bruce Willis en pédé refoulé, un Sean Penn en jeune camé lâche, un Kobe Bryant en bête de sexe fantaisiste…), ce petit manège vicelard, et par ailleurs très cul, tournerait rapidement à vide si le créateur de la série, Matthew Carnahan, n’avait pas inventé un personnage épatant qu’on hésite à qualifier de secondaire tant il pèse sur le scénario.

Don Konkey (Ian Hart) est un petit gars malingre, sans âge et craspec, qui est le meilleur paparazzo sur le marché. Un métier sale, mais lui, au moins, il le fait salement. Toutes les ficelles des pros y passent, de la provocation pour faire sortir de ses gonds un acteur macho, jusqu’à la planque dans les bois. Et puis Don a une bonne excuse : il est schizophrène, version lourde, avec visions morbides et bouffées délirantes. Il essaie de se soigner, mais pour effacer les images nauséeuses de cet univers aux allures d’hallucination permanente, il n’existe aucun médicament assez efficace.

courtney et jennifer kiss


source libération

Rédigé par Michael

Publié dans #programmes télé gay

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :