Littérature : Tuer le bon gay d'Etienne Bompais-pham

Publié le 31 Janvier 2021

Tuer le bon gay

EAN : 9782379165580
Éditeur :
 MAIA

 

 

"Je ne suis pas un pervers, je ne suis pas un pervers, je ne suis pas un pervers... si je le répète assez, ça finira par être vrai, n'est-ce pas ? " A trente ans, quand il constate qu'il a passé sa vie d'adulte à tenter de devenir quelqu'un qu'il ne sera jamais, c'est la crise. Il juge pathétique de croire qu'il deviendra auteur de best-sellers, quand il n'a jamais terminé un seul roman. Il doute du romantisme d'avoir épousé le premier garçon à lui avoir dit je t'aime.
Il se demande ce qu'il fout quand il couche avec des inconnus dans le jardin du Louvre... Coincé entre ce qu'il refuse d'être et ce qu'il ne deviendra jamais, une seule solution s'impose à lui : partir à la recherche de qui il est. Seul sur les routes de France, il devra affronter ses désirs, ses exigences et ses déceptions. Et peut-être alors, deviendra-t-il adulte.

 

En exclusivité pour nouvelles gay, Etienne Bompais-Pham,

nous parle de la génèse de son livre

 

« L’écriture de cette histoire était pour moi une urgence. D’ailleurs, je l’ai écrite en quatre mois. J’avais trente ans et j’étais en crise existentielle. 

Il y avait d’une part la vie que je m’étais aménagée pour atteindre un objectif simple et hélas ! hors d’atteinte : arrêter d’écrire à trente ans si je n’étais pas publié. J’avais alors passé la date limite et je me trouvais face à deux échecs. Tout d’abord, je ne serais jamais publié. Ensuite, j’étais incapable de m’arrêter d’écrire. 

D’autre part, le deuxième nœud de cette crise qui m’étouffait était un manque de visibilité de qui j’étais : un homosexuel amoureux, marié et pourtant obnubilé par le sexe que je vivais partout, tout le temps, sans pudeur, mais en éprouvant une forme d’interdiction d’en parler. Or dans toute la littérature que j’avais lue, cette question n’était jamais abordée. Soit les gays mouraient du sida, sorte de châtiment légitime qui vient condamner leur vie dissolue. Soit ils se mariaient et adoptaient plein d’enfants. Je n’étais ni l’un ni l’autre. 

Alors après tant d’années à tenter d’écrire des histoires qui plairaient à des éditeurs, j’ai décidé de tout balancer et de raconter celle que j’avais besoin de lire. Et son écriture a été cathartique, introspective et libératoire. Ça a été comme un second coming out : une fois le dernier mot tapé, j’ai réalisé que je n’avais plus honte de qui j’étais. C’est peut-être ce qui a donné de la puissance à ce texte, par rapport à mes précédents, et convaincu mon éditeur. »

 le livre est sélectionné pour le Prix du roman gay 2021

Rédigé par Michael

Publié dans #Livre gay

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