Cannes 2018 : Rencontre avec le réalisateur du bouleversant Girl

Publié le 12 Mai 2018

Lukas Dhont a créé la sensation avec son premier film, Girl, longuement ovationné à Un Certain Regard.

Lara est une adolescente prisonnière d’un corps de garçon dont elle souhaiterait se débarrasser au plus vite. Mais sa transition sexuelle, programmée et surveillée, doit attendre encore un peu. Entre ses aspirations à devenir ballerine professionnelle et l’éveil de sa libido, Lara est animée de conflits intérieurs quasiment insurmontables... Le jeune réalisateur flamand Lukas Dhont signe un premier film à la décharge émotionnelle renversante sur l’altérité qui doit beaucoup à son jeune interprète, Victor Polster, révélation ébouriffante du Festival.

Comment vous est venue l’idée du film ?
De la lecture, en 2009, d’un article dans un journal flamand qui parlait d’une jeune fille, née dans un corps de garçon, voulant devenir danseuse étoile. Cela m’a touché parce que, pour moi, c’était une héroïne. Je faisais des études de cinéma et je me suis dit que mon premier film devrait parler de ce thème de l’identité sexuelle sans que cela soit forcément biographique.

L’avez-vous finalement rencontrée ?
Bien sûr. J’ai voulu qu’elle soit à mes côtés dès l’écriture. Elle avait dix-sept ans à l’époque et n’avait pas encore achevé sa transformation. Elle m’a donné beaucoup d’informations sur le monde intérieur du personnage, sur ses conflits. Elle a également été très utile à Victor (Polster) qui a pu s’appuyer sur elle pendant tout le processus de fabrication du film.

Avez-vous toujours pensé prendre un garçon pour le rôle ?
J’aurais dans l’idéal voulu d’une fille transgenre, puis j’ai vite compris que filmer quelqu’un de quinze ans en pleine transition sexuelle aurait été une trop grosse responsabilité. Un film, ça reste. Il ou elle n’aurait peut-être voulu que cette période compliquée devienne un témoignage pour l’éternité. On a finalement auditionné environ 500 garçons et filles dans une école de danse avant de trouver Victor qui réunissait toutes les qualités requises pour ce rôle exigeant.

Lara est un personnage en transformation qui, par ailleurs, pratique la danse classique, une des disciplines les plus dures au monde. Elle ne se facilite pas la vie !
Cette contradiction était fascinante. Lara déteste son corps de garçon mais en a besoin pour accomplir son rêve. La préparation de Victor pour le rôle ressemble au parcours de Lara : il a dû apprendre les pointes en trois mois et martyriser un peu son physique. Ses pieds étaient à peu près dans le même état critique que ceux de son personnage ! Il aimait le défi que ça représentait et ça l’a en plus aidé à trouver le port et l’élégance qui caractérisent les ballerines.

Source première

Rédigé par Michael

Publié dans #sorties cinéma, #cinéma gay, #Trans&transgenre, #Cannes 2018

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